- 1 - Retour de vacance [Ryza]

Les jours sont passé depuis cette nuit fatidique. Les jours ont mené à des mois. Sortant des égouts où elle avait vu mourir Edaraïs, une ancienne chef de gang alors qu'elle tentait de sauver ce qui pouvait l'être de sa clique de voleur et d'arpenteur de toits. Ryza savait qu'ils étaient déjà mort, ou presque. Mais elle ne put s'empêcher d'avoir l'impression d'entendre les cris et les pleurs de ces gosses, attaqué par un gang rival.

Mais elle avait une mission, elle avait éliminé sa cible : le vieux Gunthar. Celui ci avait semble-t-il tenté de tendre une embuscade à Edaraïs avec son fusil à levier. Mais c'était sans compter aux pouvoirs de Tisseurs qui guidaient Ryza. Gunthar était une cible de Tisseur, et il devait mourir, telle est la loi de la 3eme Armée. Le destin l'avait décidé. Mais si la mitraille n'avait réussi à toucher la Tisseuse, elle avait tout de même réussi à s'incruster dans le corps d'Edaraïs.

En sommes, tout les assassins ont réussi leur mission, mais seul Ryza pouvait se vanter d'être encore en vie. Son corps étaient couvert de la cervelle de Gunthar qu'elle avait explosé, mais elle était en vie. Edaraïs, qui avait surement encore confiance en elle, mourut surement dans son propre sang, observant son espoir partir d'un pas lent alors que les pleurs de ses subordonnées atteignaient les égouts. Une façon horrible de mourir mais quelle façon de mourir ne l'est pas ?

Aujourd'hui, Ryza revetaient une fois de plus son uniforme. Ce manteau bleu qu'elle avait quitté pour s'infiltrer dans la pègre, la cape noir à capuche des Tisseurs, mais aussi le masque respirateur qui leur donnait une apparence si inhumaine. C'étaient les mêmes que lui avait ramené le Régulateur quand sa mission s'était terminé et qu'elle était revenu à la planque, toujours maculée de sang. Toutefois, ils semblaient neufs, non. A moins que ca ne soit Ryza qui se sente neuf.

Aujourd'hui, Ryza était officiellement réaffecté à une unité. L'avis de désertion avait été balayé par le Régulateur, son supérieur, justifiant que la 3eme Armée la considérait toujours comme active dans ses rangs. On ne fait pas chier les membres de la 3eme Armée encore moins quand on parle de désertion. Au final, les Archives de l'Arcan acceptèrent la réintégration de la 1ere classe Ryza Hauckfeet. Toutefois, une chose sur son uniforme attira son regard. A l'intérieur de sa veste, il y avait quelque chose changé, elle regarda pour trouver une médaille : Le Phoenix de Fer. Cette distinction qu'elle avait gagné pour acte de bravoure sur Vesper.

Dans une autre poche, elle pouvait trouver une enveloppe cachetée. Elle y trouva son affectation et le rendez vous de sa prochaine mission : Quartier de Ravier, Lirostas Est. Cette foutue ville était vraiment gigantesque et elle s'attendait à devoir encore une fois la traverser avec grand peine. Mais qu'importe, avec la lettre cacheté, elle aurait l'aide des locaux. Et avec son uniforme de Tisseuse, il y a peu de chance qu'on veuille déconner avec elle. Sortant de la chambre qui lui servait de planque, elle trouva devant sa porte la baïonnette à la lame noire mate : ultime cadeau du Régulateur. A moins que ca ne soit une manière de lui rappeler la nuit où son destin a été "repris en main"

Les pas dans Lirostas étaient oppressant, elle quittait le quartier où elle s'était infiltré pour découvrir le batiment qui avait servi aux Traceurs d'Edaraïs. Celui ci était totalement brulé. Mais elle devait le laisser derrière elle. Elle se rendit au tramway pour rejoindre les grands axes et la civilisation. Elle traversa la cité Capitale de l'Empire et semblait la voir d'un oeil nouveau. Elle semblait commencait à la comprendre. Elle voyait les gosses en train de jouer dans la rue et former des petites bandes. Bientot ils seront sans doute recruté par un gang ...

Du moins c'est ce qu'elle pensait d'abord avant de se rapprocher des Quartiers s'approchant de la Voie Impériale, le plus grand Boulevard de la ville ceinturée par les maisons les plus cossues de la ville, voir de l'Empire. Les plus grandes familles de Nobles veulent leur place ici. Au points que certains n'ont que des demeures modestes qu'ils ornent de dorure et de sculpture, comme par peur qu'ils soient oubliés. Puis Ryza monte la but qui passe à quelques centaines de mètres du palais Impérial. Cet amoncellement de spire et de tours chromées et dorées donnaient le vertige ... ce batiment est énorme. Mais bien vite les rues reprennent le dessus.

Suivant les arrêts, Ryza quitte le tramway des grands axes pour prendre un qui semble bien moins entretenu. Les citoyens qui le peuplent sont plus des ouvriers et des citoyens. Une bonne partie d'entre eux descendent rapidement pour aller vers leurs usines et leur travail. Le quartier de Ravier, lui, semble être principalement résidentielle. De nombreux immeubles qui ont l'air neufs peuplent les rues. Nul doute qu'ils ont été tous étaient batis au même moment.

Ryza descend du tramway et cherche l'adresse qui n'est pas bien loin et reconnaissable. Au milieu des batiments de 3 à 4 étages, se trouvent une demeure qui semble bien plus vieille. Une bannière de l'Arcan y est attaché, comme si c'était un magasin ou une échoppe. L'endroit semble moins ... raccord avec le reste du quartier. La Tisseuse y entre et découvre une sorte de bar quasiment vide où seul un soldat et en train de dormir au fond de la pièce et où un autre est en train de nettoyer des chopes comme un barman.

"Je peux vous aider Monsieur Dame ?" dit le barman qui porte les traits des voliens.

Définitivement le masque, la cape et le manteau ca cache pas mal l'identité.

Riza entra dans le QG de l'Arcan laissant derrière elle Lisa et sa dernière mission. Elle avança vers la personne qui venait de l'interpeler. Elle fit un petit signe de tête pour le saluer et lui tendit le document montrant sa nouvelle affectation. Elle glissa un petit :

"Soldate Riza Hauckfeet, 3eme armée... J'ai été affectée ici."

Elle était là. Nouvel endroit, nouvelle mission, nouvelle "vie".

Le volien aux étranges maques au dessus de l'oeil gauche regarde le document devant lui avec un oeil circonspect. Il lache le godet qu'il a dans les mains alors qu'un ronflement semble résonner derrière Ryza. Le Volien secoue la tête par dépit.

"T'occupes pas de lui Soldat, il émerge pas avant 11h"

Le volien prend la lettre et la lit avant de replier le document et de le rendre à la Tisseuse.

"Très bien, Première Classe, je vais t'introduire" dit il avec un sourire légèrement fier de ce qu'il vient de dire

Il prend un manteau sous le bar, surement mit là pour éviter qu'il soit sali. Il le met sur ses épaules et dévoile alors le blason de la 11eme Armée, celui de la Poudrière. Cela explique plutot bien pourquoi la deuxième chose à sortir de dessous le bar est une carabine courte qui dispose non pas d'un système à culasse mais plutot d'un barillet pour les munitions. Comme un croisement entre en fusil et un révolver Il la mets sur son dos avant de faire signe à Ryza de le suivre.

"Je suis le Sergent Reiner. Je suis le second du Capitaine. C'est lui qui gèrent l'endroit et moi je gère le bar ainsi que les autres membres de l'équipe. Je suis pas ton pote alors si je te prends à oublier le "Sergent" devant mon nom, sache que tu en chieras"

Ses mots ne sont pas forcément agressifs. Le message l'est, certes, mais il reste globalement très distant dans sa manière de parler. Il guide Ryza vers l'arrière boutique et passe devant une réserve de nourriture et surement un accès à la cave à alcool qui ressemble à celle du bar où elle avait été forcée à se prostituer. Derrière la porte, du fond, Ryza découvre un atelier ... ou peut être est ce un bureau. C'est difficile à dire. L'endroit est grand, rempli de pièces mécaniques et aménagé pour offrir des alcoves, surement des dortoirs pour les soldats en poste. Protégé par des murs vitrés, un bureau est légèrement isolé, tout étant stratégiquement placé pour pouvoir surveiller tout l'atelier. Le Sergent conduit Ryza vers de bureau et ferme la porte derrière la Tisseuse pour la laisser seul face à son nouveau Capitaine.

"Première Classe Ryza Hauckfeet ... Ponctuelle ... c'est une bonne chose ... Je vous en prie asseyez vous ... Je suis votre nouveau supérieur : Le Capitaine Kan"

Le Capitaine semble porter l'insigne de la 2eme Armée et la paperasse monstrueuse qui semble troner autour du bureau ... Ca et des pièces mécaniques qui semblent tout droit sorties d'une horlogerie. Toutefois, devant cet officier Diablotin, il y a une zone à peu près rangée ce qui lui semble être assez.

"De part la manie de la 3eme Armée, il me manque beaucoup d'éléments dans votre dossier lors de votre dernière mission. Les Archives de la 2eme Armée semble avoir enregistré une Désertion. Vous voulez peut être m'en parler ?"

Son regard n'a pas lever les yeux de ses papiers. Son visage est marqué par de nombreux petites cicatrices qui laisse à penser qu'il n'est pas resté loin des combats ... étrange pour un scientifique

Riza s'excusa auprès du sergent pour son oubli du grade. Elle le suivit pour rencontrer son nouveau capitaine.
En entrant, elle le salua avec les égards qui lui étaient du. Elle l'écouta pour ne pas faire de "bavure". Il était de la deuxième armée et c'était cette même armée qui avait noté sa désertion. Elle se crispa légèrement.

*Je pensais que c'était réglè cette histoire...*

Elle pesa les prochains mots qui allaient sortir de sa bouche :

"Capitaine, mon supérieur, lors de ma dernière mission, a expliqué que j'étais apte à servir sous les couleurs de l'Arcan et qu'en conséquence il ne s'agissait pas d'une désertion."

Elle espérait que le capitaine Kan se satisferait de cette réponse.

"Le destin m'a assigné comme cible un certain Gunthar dans le quartier ouest de la cité de Lirostas. Après une première approche ratée je fut accueillie pendant un laps de temps très court dans un gang de quartier dirigé par une certaine Edaraïs. J'ai retrouvé ma cible dans les égouts et je l'ai exécuté. Je m'en suis allée et me voici aujourd'hui devant vous mon capitaine."

Riza lâchait des :

"Oui mon capitaine." ou des "Bien, mon capitaine"

A chaque fin de commentaire acéré de son nouveau capitaine. Ce n'était en aucun cas pour se montrer hautaine. Sa dernière mission et ses frasques l'avaient vraiment fait réfléchir sur sa position au sein de l'Arcan. Non. C'étaient des acquiescements. Elle voulait paraître humble et respectueuse.

Et à la dernière question de monsieur Kan :

"On m'a mis sous vos ordres. Je ferai tout pour réussir ma mission à vos côtés monsieur."

Elle devait réapprendre les bases de la hiérarchie et réapprendre sa place dans celle-ci. Elle savait en tout cas que son passé allait maintenant resté comme une trace indélébile. La désertion risquait d'être un sérieux handicap quant à son objectif de départ. La méfiance, des personnes qu'elle allait côtoyer, allait grandir encore et encore. Elle pensait même qu'il y aura toujours une personne pour lui rappeler son écart. Toutefois, elle décida que ça ne l’empêchera pas d'avancer.

Riza comprenait qu'elle devrait trouver des "rats". Des sales putains de "rats". Et c'était elle qui avait un problème avec sa désertion ?

*Ma désertion...*

Elle pensait que ça pouvait faire une bonne "histoire" à raconter. Une bonne couverture pour se couvrir d'un doux mensonge et ainsi mieux s'adapter à sa mission. Elle prit alors la parole :

"Mon capitaine, comment communiquerons nous sans attiser des soupçons avec les différents membres de votre équipes  ? "

Elle réfléchit deux secondes avant de reprendre :

"Ai je des quartiers ici pour me fondre dans la masse ?"

Elle voulut demander des noms mais elle pensait que s'il avait des soupçons il lui aurait déjà raconté ou donné. Une question lui vint à l'esprit mais elle ne lui en parla pas :

*Est ce que tous les membres sont fiables... L'un d'entre nous peut-il être une taupe ? s'il n'a pas de noms de suspects... peut être que les "voleurs" ont des infos... de l'intérieur...*

Elle attrapa un morceau de papier vierge sur le papier pour y écrire : "Capitaine, je pense que maintenant vous pouvez dire que je suis la honte de cette armée et me mettre à la porte avec les forme et la manière". Elle faisait semblant de signer un PV d'affectation et des documents de la 2eme armée. Elle se remit au garde à vous en attendant un geste de la part du capitaine Kan.

Le Capitaine toujours droit comme un "i" mais tout de même bien peu impressionnant dans sa stature. Il regarde les hommes en train de travailler sur des machines, des armes et des ... euh ... bah Ryza n'en a pas vraiment idée en fait.

"Votre mission sera intitulée "Mission de surveillance et de protection de matériels sensible". Officiellement on peut supposé que vous êtes assigné ici pour protéger ces hommes. Officieusement, vous et le Caporal Dietri devrez suivre les ordres du Sergent Reiner. Se sera à lui que vous devrez transmettre les informations et il vous transmettra vos ordres officieux"

L'officier, fier d'avoir répondu aux questions de sa subordonnée, s'approche de la porte avant de préciser juste après avoir regardé le papier que Ryza venait de gribouillée.

"Sachez bien que je ne suis pas un Capitaine qui aime faire des esclandres. A quoi sert de s'énerver quand il suffit de se faire comprendre, n'est ce pas ?"

Il ouvre la porte avec un petit sourire et invite sa nouvelle subordonnée à sortir. Quand celle si passe le pas, il dit à voix haute mais pas forcément forte.

"Bienvenue à bord, Première Classe ... oh et si on me parle de magouille à votre égard, le Sergent Reiner se fera une joie de vous mettre une balle dans la tête"

Les mots du Capitaines ont coulé sur sa langue avec la fluidité de l'eau alors que le Sergent lance un regard à sa nouvelle subordonnée.

"Alors ? Heureuse ?" dit il avec un sourire en coin

Riza salua le capitaine en sortant de la pièce et répondit du tac au tac au sergent :

"Protéger et servir mon sergent... Donc oui, heureuse."

Elle lui demanda alors :

"Sergent ? Où puis je déposez mes affaires avant de commencer à travailler avec vous ? Qu'est ce qu'on va faire mon sergent ?"

Le Sergent fait signe à Ryza de le suivre jusqu'à un coin légèrement isolé du reste de l'atelier par des toiles cirées. Il y a un ensemble de "chambre" collées les unes aux autres avec pour seul meuble un lit militaire pliable, une cantines et un meuble qui serre de table de nuit. Oui le coté spartiate est bien là. Ryza a quelques minutes pour déposer ses affaires avant de sortir de son "coin" pour continuer de suivre le Sergent qui retourne dans le bar où l'homme est toujours en train de ronquer.

Le Sergent prit un broc fumant derrière le bar et des godets pour trois personnes avant de s'approcher de la table ou le larron roupilleur est toujours en train de se maintenir en équilibre sur sa chaise avec ses pieds sur la table, plutot comfi le bonhomme. Une fois proche, le volien envoie un coup de pied dans l'un des deux pieds touchant encore le parquet ce qui eu pour effet de l'écarter un peu et de faire retomber la chaise sur ses quatre pied tout en faisant en bordel monstre. L'homme en train de faire sa sieste sursaute et relève la tête pour dévoiler son visage à la pilosité développé et ses lunettes noires sur les yeux.

"Oh putain de bord... Sergent vous êtes pas sympa avec les nuits que je me tape" grommelle-t-il d'une voix rauque

"Pauvre petit, vous allez me faire pleurer, Caporal. Voici la Première Classe Hauckfeet. Votre coéquipière"

Le temps de que Volien s'installe à la table et serve des godets de ce qui semble être du café, le Caporal détail la femme caché par le masque respirateur qui lui fait face.

"Eh bah ... un vrai boute en train ... Appelle moi Remus" dit il en tendant la main.

Une fois les civilités échangées, le Sergent prendre la parole.

"Vous pourrez vous sentir le trou du cul tout à l'heure. Avant tout la mission"

"Je la connais la mission, Sergent"

"Mais pas la nouvelle ... Le Capitaine a du te dire qu'on cherche de la possible contrebande auprès des QG de l'Arcan. Et pour cause, les hommes de l'Arcan dispose d'un équipement loin d'être accessible à la noblesse, à la pègre ou aux deux. Le truc c'est qu'à chaque fois qu'ils demandent de l'équipement sensible..."

"Ou plutot de l'équipement intitulé E404"

"... celui là même, on compteur est activé. Plus on demande de ces équipements plus on comprend que le QG est soit en mission illégale, soit en train de faire du recèle de matos"

"Du coup, normalement c'est simple à prouver qu'ils font des trucs pas nets dans le coin"

"En effet, mais dans notre cas, c'est plus compliqué. Le Capitaine a utilisé un algorithme avec un spectre plus large"

"Ca doit faire une chiée de paperasse longue et chiante"

"C'est pour ca que c'est un gradé et que t'es toujours Caporal ... Le Capitaine a découvert que cette zone de la ville dispose d'un grand nombre de E404 mais réparti sur les différents QG, passant juste en dessous de la limite pour être détecté"

"Et notre job c'est de trouvé qui est le petit malin qui a eu l'idée d'essayer de niquer les gars de la 2eme"

"Tu suis jusque là ?"

Riza balança ses affaires sur sa couchette. Elle amena sa main à son visage pour toucher son masque. Les doigts glissaient dessus. Elle les amena derrière sa tête. Elle avait vu la table de nuit en rentrant dans son "petit espace" et réfléchissait au fait de garder ou non ce masque... Ce mur bloquant l'identité. Cette chose sans vie et froide. La main dans les cheveux, elle tenait maintenant l'arrière du masque et commença à le remonter.
Elle se ravisa car pour elle, une chose était sûre, elle faisait partie de ce corps qu'étaient les Tisseurs. Elle se devait de garder son identité d'armée.

Elle ressortit de la tente et emboita le pas du sergent en s'excusant :

"Veuillez me pardonner de ma lenteur sergent."

Elle s'assit à la table du caporal encore endormi et réveillé brusquement :

*Avec moi, il tombait par terre.*

Un sourire s'esquissa de derrière son masque, on pouvait sentir qu'elle était amusée même si elle restait stoïque. Elle salua alors son supérieur.

Elle attrapa un godet et l'apporta à sa bouche de la main droite et de sa main gauche elle souleva son masque légèrement pour pouvoir boire un peu de café.

Une fois qu'elle eut tout écouté et qu'elle acquiesçait par de petit :

"hum hum"

Elle répondit à ses supérieurs :

"Donc du coup vous voulez dire qu'il y a une erreur sur ce matériel E404... La paperasse et moi faisant deux... Avez vous trouvez des pistes ? des points communs lors de ces petites variations ?"

Le Sergent répond à la question de Riza sans commentaire.

"Il n'y a pas d'erreur, la seule erreur est que la demande E404 pour des équipements sensible est trop grande dans le coin"

"La vache, Sergent, j'ai droit à une flèche ..." soupire-t-il

Le Caporal, lui, ne semble pas aussi neutre.

"La ferme, Caporal !"

Le Sergent reprend une gorgée de café alors que Remus fait de même pour essayé de sortir de son coma un peu plus.

"Tout équipement comme des cristaux magiques, des munitions modifiés, des explosifs, des armes lourdes,..."

"Des armes magiques, des armures spéciales, des tanks, des grenades spéciales,..." coupe le Caporal

"Bref, une grand partie des armes utilisés pour la guerre, l'élimination de cible spécifique ou les recherches controlé par l'Arcan. Tout ces éléments sont catalogués E404. Ils demandent des formulaires spéciaux et sont donc surveillés. Ce qui emmerde le Capitaine c'est que le nombre de ces équipements nécessitant les E404 n'excède jamais le seuil qui déclenche les alarmes de la 2eme. Mais que les 7 QG proche de notre QG sont constamment sous le seuil, ils le frolent même, mais ne passent jamais au dessus"

"Les mecs sont arrogants mais ils sont stupide à cause de ca"

"Le Caporal a raison. Le fait que les demandent frolent le seuil signifie que la personne qui organise ca est au courant de l'existence même du seuil"

"Donc celui qui s'occupe de l'opération est un mec de l'Arcan"

"Précisément"

"Et depuis 2 semaines, je passe mes nuits à filer les officiers des QG pour voir si l'un d'entre eux dépense plus qu'à l'accoutumé mais que dalle"

"Heureusement, il y a une piste qui semble s'être dévoilé il y a peu. Un Champs de Force Mobile a été trouvé à plusieurs quartiers d'ici. Il semblerait que l'équipement en question provienne du QG du quartier de Rente, à 20 minutes à pied d'ici. Si tu as des questions n'hésite pas à les poser, Première Classe"

"Non mais sans dèc, Sergent..."

"C'est ta coéquipière POINT. Maintenant arrête de trainer les pied, Caporal !"

Riza ne se sentait vraiment pas à son aise. La mission ne l'inspirait pas tellement ça puait tellement. Néanmoins, c'était sa mission. Elle allait tout faire pour la réussir. L'ambiance par contre était loin d'être au beau fixe. Elle sentait qu'elle n'était qu'une pièce rajoutée. Le sergent avait l'air impassible mais le caporal était quant à lui plus impulsif.

*Alors soit ma question était déplacée soit ils sont tendus parce qu'on se fout d'eux depuis un bon moment.*

Riza posa le godet de café pour répondre à son sergent :

"Je n'ai pas de questions qui me viennent à mon esprit, sergent."

Elle regarda alors le caporal :

"Caporal, m'accompagnez vous ?"

Riza attendit une réponse de son supérieur avant de se lever et aller en direction du dit objet retrouvé. Seule ou accompagnée.

A l'ouverture du casier, Riza se permit une petite blague pour essayer d'être amicale avec sa hiérarchie :

"On aurait presque pu espérer du matériel E404. Vous n'êtes pas d'accord caporal ?"

Elle jeta un coup d'oeil dedans avant de piocher dans le dit casier. Elle attrapa en premier le kit médical et l'accrocha à sa ceinture. Elle amena sa main alors vers le fusil. Elle l’ôta du casier et se mit à viser dans le vide afin de connaître un peu mieux cette nouvelle arme. Elle essaya pas mal de position de combat et de possible situations de danger. Elle essayait de calculer le temps qu'il lui fallait pour dégainer, elle s' "amusa" à charger et décharger afin de comprendre comment l'arme fonctionnait.
Une fois fait, elle déposa le fusil dans son dos.

Elle attrapa alors la lame. Elle s'écarta du casier et du caporal afin de ne pas le toucher. Une fois fait, elle commença à répéter certains katas vus au sein de l'Arcan. Des mouvements de bases, des mouvements pour connaître le poids, des mouvements pour comprendre cette lame. Elle passa son index sur la lame. Du sang témoigna de son passage léger. Elle suça son doigt par réflexe comme si elle était satisfaite de ce qu'elle venait de voir.
Elle rangea la lame dans son fourreau et l'installa près de sa jambe gauche.

Enfin, elle attrapa un ancien ami. Un gantelet, un symbôle pour une armée. Elle l'enfila en même temps qu'elle lançait un petit :

"Je vous laisse les grenades caporal. Peut-on y aller ?"

"Pas prendre les grenades ? Pfff ... tu sais pas c'qu'est bon..." dit le Caporal alors qu'il prend les grenades pour les mettre dans son manteau.

L'impression du fusil est surprenante et la technologie des chargeurs était une chose que Ryza n'avait qu'entendu parlé lors de ses classes. Lors de sa première utilisation, le Caporal lui montra comment bien enclencher le chargeur avant de laisser la Tisseuse reprendre son entrainement. La lame, malgré son dénuement totale de fioritures, est parfaitement équilibré et il ne fallut qu'une faible empreinte sur le fil de la lame pour la sentir affamer de trancher de la chair. Le Gantelet est certes symbolique mais Ryza savait combien cette arme pouvait être mortelle. L'image du Régulateur qui l'avait traquait lui revenait en tête. Il avait réussi à cisailler une pièce de monnaie en deux par un mouvement bref.

Mais il est temps d'aller au boulot. Le Caporal emboite donc le pas vers la sortie. Une fois dehors, il s'allume une clope et commence à avancer vers une direction pour s'enfoncer dans les ruelles de Lirostas. Ces ruelles qui semblaient de plus en plus familières pour Ryza. Non pas qu'elle connaissait le quartier. Mais depuis plusieurs mois, elle avait arpenté les ténèbres qui se cachent dans ces ruelles dont les pires lieux s'approchant de l'Enfer. Les ruelles d'ouvriers étaient, malgré la foule, d'une tranquillité presque reposante. Par plusieurs fois, Ryza et le Caporal devait fendre la foule mais ce n'était pas forcément difficile de se déplacer ici. Les rues sont grandes et les trottoirs assez larges. Le seul danger, c'est la circulations de transports qui vont et viennent des usines, faisant fi des personnes qui se mettent sur leur chemin.

20 minutes plus tard, la circulation change pour devenir plus piétonne. Les quelques véhicules encore utilisés dans le coins sont des montures et des chariots ou des fiacres. Les industries semblent avoir fait légèrement placé à des artisans et des rues plus commerçantes. L'endroit est dynamique mais aussi très surveillé par des hommes en costumes un peu partout dans la ruelle. Surement les hommes du noble local. Ils mettent d'ailleurs la main à leur chapeaux et casquettes pour saluer les deux membres de l'Arcan.

"Le QG de ce quartier est commandé par un Capitaine de la 12eme Armée. D'après les dossiers, le mec est là pour une surveillance de points sensibles et des infrastructures économiques Impériales. Il semblerait qu'il y ait beaucoup d'Impots qui passent dans le coin, surement réuni par le Marquis du coin pour des raisons fiscales. Mais dans les faits, l'endroit est rarement mis en danger. La pègre doit être tenu par quelqu'un ou bien payée, mais le fait est qu'il n'y a pas vraiment de problème de sécurité. Cependant, la grenade qui a été retrouvé à l'autre bout de la ville provenait de leur stock. On a pas encore confronté le bonhomme devant cette boulette. Le Sergent souhaiterait que l'on infiltre leur réseau d'une manière ou d'une autre. Une idée pour cela ?"

Riza s'amusa de la remarque du caporal sur les grenades. C'est pas qu'elle ne savait pas ce qui était bon. Non. Elle pensait surtout que ce n'était pas sa came. Elle reconnaissait leur potentiel destructeur mais la symphonie explosive n'était pas du tout au goût de ses oreilles. Elle en avait vu des explosions. A chaque fois, elles amenaient un tableau de couleur, de chaires en décompositions, du sang dégoulinant, des dégâts matériels qui entrainaient des perspectives, des profondeurs et des lignes de fuites. C'étaient aussi de nouvelles symphonies, des cris de peur, surprise et de détresse, des explosions aux tonalités différentes etc. Pourtant, elle n'aimait pas ça. Elle préférait s'amuser avec le silence et la surprise. Elle préférait la discrétion aux grosses épreuves de force.

Elle lui répondit gentiment :

"A chacun son petit plaisir."

Après cette remarque suffisamment grivoise, Riza se faufila dans la foule à a suite de son supérieur. Elle ne connaissait pas forcément le quartier mais elle ne se sentait pas oppressée. Elle avançait en regardant de ci de là le paysage de ce quartier ouvrier, son architecture et ses habitants, etc.

Elle salua les homme du nobliau local en repensant à ses dernières rencontres avec des homme de ce rang, juste avant son arrestation et le soir de sa renaissance dans la maison de passe.

"Vous êtes en train de me dire qu'il y a trois forces ici ? la pègre... La noblesse... et l'Arcan. Bien..."

Riza se posait des questions pour la suite. Elle n'avait pour le moment pas toutes les pièces de ce puzzle qui se dessinait sous ses yeux. Elle savait qu'une seule chose. Si elle est arrivée ici avec le capitaine de la 2eme, le sergent et le caporal Remus, c'était sans doute parce que ça serait à elle de s'infiltrer.

"Pour l'infiltration ? hum..."

Un appat avec des produits E404, des interrogatoires et des personnes travaillant pour l'Arcan pour une durée indéterminée... Ce n'étaient pas les idées qui manquaient... Non, pour elle, le truc qui l'embêtait c'était l'étrange stabilité entre ces trois forces...

"Je pense qu'avant de faire un plan sur la comète et voire notre tentative échouée il faudrait qu'on aie une vision plus globale. Histoire de ne pas lancer "notre rat" vers un piège et une mort certaine. N'êtes vous pas d'accord avec moi ?"

Riza lui répondit au tac au tac pour faire un peu d'humour :

"Bah, vous auriez pu au moins me donner le coupable. Là, ça aurait été intéressant. Vous ne croyez pas ?"

Enfin... Il ne fallait pas confondre humour et manque de respect un tontiné espiègle. Les vieilles habitudes ont la vie dure dira-t-on. Elle se ressaisit et s'excusa à moitié d'un geste de la main.

*Ca va vraiment finir par me tomber dessus si je continue comme ça... *

Elle reprit la parole tout en continuant sa marche dans le quartier avec le caporal :

"Donc en gros, la pègre... Soit on la tient à la gorge soit le trafic doit lui assurer une magne... un avantage... et profite alors du système de fraude. Il faudrait voir du côté de la noblesse... Quand on veut trafiquer en paix on s'attache à ne pas avoir de grain de sable dans l'engrenage... C'est là tout le problème... Car là ça fonctionne mais au moindre problème toute la machine part en vrille... Tu connais l'expression... Tu sais celle du plan huilé..."

Elle remarqua les regards des habitants s'attardaient sur elle et Rémus. Elle s'amusa de la crainte qu'elle pouvait inspirer.

"Du coup, je serai d'avis d'entrer au service du noble... Les infos circulent facilement à mon avis et peut-être qu'ils ont des infos qu'ils ne souhaitent pas nous faire partager. A partir de là. Si le réseau démarre de là... on fait en sorte de l'intégrer. Un engrenage de sable en somme. Qu'en pensez vous Caporal ?"

Foutre le bordel, cela résonnait gentiment dans la caboche de Riza. Pour la soldate, c'était seulement trouvé le grain de sable qui ébranlerait toute la machinerie.

"En gros, mettre de la folie dans ce shéma bien cadré."

Elle cogitait un peu, avant de proposer une première idée :

"Et si on allait se présenter en bonne et du forme à la pègre locale. Pas au nom de l'Arcan mais au notre. Juste Rémus et Riza qui vont faire un tour dans un nid de guêpes et d'emmerdes ?"

Elle donna plus d'éléments de sa pensée :

"Ils ne bougent pas et on les tient en laisse... Peut-être que si nous les faisons réagir à la base ça fera trembler les plus gros et ainsi de suite. Ils feront alors des faux pas."

"J'aime bien le concept de foutre le bordel. Y a un bar pas loin, je pense qu'il correspond plutot bien à ce qu'on cherche"

Riza pensait que le caporal était soit un pauvre fou qui ne s'attirait que des emmerdes. Et là elle se dit qu'elle était vraiment, mais alors vraiment mal placée pour le juger. Soit qu'il était ce qu'on appelait un bon vivant, et qu'alors, elle devrait peut être prendre exemple sur lui ?

*Comment peut-on être gradé et se laissé aller comme ça ?...*

Elle était partagée. Elle voulait être une soldate exemplaire. Elle souhaitait grimper les échelons et se retrouver face à lui. Pourtant, les événements des derniers mois commençaient à la travailler. Elle continuait certes à s'entrainer aussi dur qu'auparavant. Les katas du matin, l'entrainement des tisseurs, des études sur les combats etc... mais elle venait de fauter. On venait de la ressortir d'un sacré pétrin. On l'avait accusé de désertion. Elle pensa :

*Oui, j'avais déserté... Je me suis laissée bercer dans de douces illusions... IL...*

Elle arrêta net réflexion. Son rival, celui qui avait décimé son gang... Lui-même membre du gang... Elle commençais à douter de sa motivation. Elle se disait que finalement être une soldate qui ferait carrière au sein de son armée ça n'était pas si mal. Ça faisait des année qu'elle n'avait pas vu son rival et elle se demandait, encore, comment elle réagirait, surtout, depuis sa dernière rédemption. Elle savait qu'avec ses prochaines missions elle changerait encore de visage et d'histoire. Avait elle peur de se perdre elle même ? non. Seulement, elle commençait à relativiser sur le nombre d'années s'étaient écoulées. Elle lui en voulait mais c'était plus confus au sein même de son être.

*tu m'as laissé derrière toi... Hurt...*

Elle suivait Rémus qui l'amenait gentiment vers "La pinte cabossée". Elle avait remarqué les différentes affiches. L'une d'elle avait attiré son attention. Un cirque était arrivé dans les environs. Il proposait des spectacles de voliens, des animaux plus mystérieux les uns que les autres et des propositions de combats dans une cage. L'un des animaux ressemblait à un énorme ursidé agrémenté d'une sorte de queue avec un dard acéré au bout.

*Ils appellent ça un Ursisco. J'hésite entre sauvage et badass... ça devait envoyer mine de rien.*

D'après l'affiche le dompteur faisait un numéro d'esquive avec cet animal. L'arrivée au bar se fit sans encombre. Elle fût alors interpelée par Rémus :

"D'après ce que j'ai vu, la pègre locale se réunit ici... Si tu veux faire bonne impression, c'est ici je pense ... T'es sur que tu veux pas tes grenades ?"

Elle lui dit alors :

"Ca ressemble à une mauvaise blague. Deux soldats rentrent dans un bar. L'un d'eux porte un masque reconnaissable et l'autre est un gradé. Non sérieusement... On va vraiment rentré en disant qu'on est de l'Arcan ?"

Elle réfléchit deux secondes :

"Ok passe moi les grenades."

Elle les mit à sa ceinture et en gardant une dans sa poche, à portée de main. Elle se dit que des mecs de l'Arcan qui entrent dans ce bar ça pouvait déjà rendre la situation tendue, un lieu rempli de poudre qui ne cherche que son étincelle.

"Voila, on peut y aller."

Elle se dirigea vers le bar, entra et alla en direction du comptoir.

"Bien le bonjour. Un café."